Il ne faut pas manquer l’exposition «Cartier, le style et l’histoire» qui se termine ce week-end, présentée dans le prestigieux Salon d’Honneur du Grand Palais. A travers les inspirations, les styles et les clients emblématiques de la maison, on découvre 600 pièces d’exception mais aussi l’influence que la maison Cartier a eue dans l’histoire des Arts Décoratifs.
Présentation
Cette maison joaillère a été fondée en 1847 par Louis Cartier qui se lance sur le marché du diamant pour satisfaire de riches clients fascinés par les pierres précieuses. Son originalité sera d’intégrer, dans ses créations, des fragments antiques comme de la faïence égyptienne sur des montures modernes d’émeraude et de saphir. Cartier séduit ainsi de nombreuses cours royales, jusqu’à être surnommé «Le Joaillier des Rois» par Edouard VII d’Angleterre, mais aussi de célèbres personnalités du monde de l’art et du spectacle comme Daisy Fellowes, Maria Félix, Grace de Monaco ou encore Elizabeth Taylor.
Pour la première fois, 600 pièces d’exception ont été rassemblées parmi des bijoux, des horloges, des sacs, des vanity-cases, des accessoires de bureau, dont 539 issues de la Collection Cartier et 50 provenant de collections privées, d’institutions et de collections de musées français ou étrangers. Près de 300 documents des archives Cartier complètent également le parcours de cette exposition parmi des registres de commande, des dessins, des livres de stock, des cahiers d’inspiration, des empreintes en plâtre ainsi que des photographies qui présentent l’ensemble du processus créatif de Louis Cartier.
Ces pièces forment un témoignage unique de la diversité des champs d’expression de Louis Cartier : des broches dites «modernes» aux lignes épurées et géométriques à la confection de colliers multicolores «Tutti Frutti» en passant par des influences exotiques et le style Art Déco.
La Réunion des Musées Nationaux (RMN) est à l’initiative de cette exposition, placée sous le commissariat de son Directeur Scientifique, Laurent Salomé, et de son adjointe, Laure Dalon. Elle a été pensée comme une exposition de l’histoire de l’art «à la frontière de l’onirique et du documentaire, du spectaculaire et du sérieux» comme le révèle Laurent Salomé.
Scénographie
Dès que l’on pénètre dans le Salon d’Honneur du Grand Palais, on se retrouve plongé dans le noir pour mieux voir scintiller les plus belles parures du joailler. On remarque, tout d’abord, une impressionnante vitrine polygonale présentant un «arbre de diadèmes». Puis, les fresques de bijoux animées et projetées au plafond propice à la découverte des trésors Cartier. La scénographie de l’exposition, signée Nicolas Groult et Sylvain Rocain, offre, sur une espace de 1 200 m2, un fabuleux voyage dans le temps de cette maison joaillère.
Pièces exceptionnelles
Parmi les joyaux de cette exposition, voici une sélection de pièces exceptionnelles à voir absolument :
– Grande Pendule mystérieuse Portique, 1923. Or platine, cristal de roche, diamants taille rose, émail noir, cabochons de corail, onyx
Maurice Couët, fournisseur exclusif de Cartier dès 1911, est l’inventeur de ce mécanisme magique «invisible» où les aiguilles semblent flotter. Il a eu l’idée de fixer les aiguilles à 2 disques de verre composés d’une bordure en métal dentelé et caché par le cercle gravé des heures.
– Collier, commande spéciale de Sir Bhupindar Singh, Maharajah de Patiala, 1928. Monture en platine sertie de 2 930 diamants taille brillant, de 2 rubis et du diamant De Beers
Le richissime Maharajah de Patiala, connu pour son extravagance, était un grand voyageur, un explorateur mais surtout un amoureux de la joaillerie Cartier. En 1925, il acquiert des milliers de pierres dont le célèbre diamant jaune De Beers de 234 carats. Il demande à Cartier de confectionner un collier pour ses cérémonies officielles. Après un travail de plusieurs années, la maison joaillère délivre ce collier orné de 2 930 diamants, 2 rubis et le diamant De Beers pour un poids total de 1 000 carats. Le collier sera retrouvé en 1998 presque entièrement dépourvu de ses pierres. Cartier l’a depuis intégralement reconstitué dans ses ateliers.
– Diadème Halo, commande spéciale du Roi d’Angleterre George VI, 1936. Platine, diamants ronds taille ancienne et baguette
Environ un mois avant de devenir le Roi George VI, le Duc d’York commande à la maison Cartier un diadème serti de 739 diamants brillants qu’il veut offrir à sa fiancée Elizabeth Bowes-Lyon, qui deviendra la Reine Elizabeth. Elizabeth II reçoit ce diadème en cadeau de sa mère lors de son 18ème anniversaire. Plus récemment, la Duchesse de Cambridge, Catherine Middleton, le portait lors de son mariage avec le Prince William, le 29 Avril 2011.
– Collier Hindou, commande spéciale de Daisy Fellowes, 1936. Platine, or blanc, diamants taille marquise, baguette et ronds taille ancienne, saphirs, émeraudes, rubis.
Ce collier incarne le style « Tutti Frutti » de Cartier. Il associe différentes couleurs de pierres taillées, notamment en forme de feuille. Il a été commandé par l’héritière de la fortune de famille Singer (machines à coudre), Daisy Fellowes, grande amatrice des bijoux Cartier.
– Panthère, 1949. Platine, or blanc, diamants, cabochon de saphir.
Jeanne Toussaint, maîtresse de Louis Cartier puis Directrice de la Haute Joaillerie, fit de la panthère l’emblème de la maison. Cette panthère est une broche-pince qui se voulait incarner « la féminité décomplexée » en étant dressé sur cet énorme saphir. Ce bijou a été acheté par le Duc et la Duchesse de Windsor en 1949.
– Collier Crocodiles, commande spéciale de Maria Felix, 1975. Or, diamants jaune, émeraudes, rubis
Ce collier, entièrement articulé, est composé de plus de 1 000 diamants jaunes et 1 000 émeraudes. Chaque crocodile formant ce collier peut se porter en broche. Il a été réalisé à la demande de l’actrice mexicaine Maria Felix. Monica Bellucci portait ce collier Crocodiles lors du Festival de Cannes 2006.
Infos pratiques
Grand Palais – 3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
Du 13 Décembre 2013 au 16 Février 2014
Tous les jours de 10h à 20h
Tarifs : 12€ (tarif plein), 9€ (16-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse), 33€ (groupe de 4 composé d’au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans) et gratuit pour les moins de 16 ans ou les bénéficiaires du RSA/minimum vieillesse
Johanna a écrit
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