En 1993, la maison Longchamp imagine un sac fonctionnel, léger, élégant, coloré, inspiré de l’origami : le Pliage. Plus de 20 ans après sa création, ce sac à main reste une icône avec pas moins de 10 exemplaires vendus chaque minute! Retour sur l’histoire de ce succès…
Un trésor sorti des eaux
Le 10 Décembre 1786, le voilier balte Metta Catharina, appareille pour Gênes depuis Saint-Pétersbourg. A son bord se trouve des cuirs de Russie, ces peaux de veau d’une grande qualité, tannées plusieurs mois dans des récipients contenant de l’écorce de saule, puis rincées et nourries à l’aide d’un mélange à base d’huile de bouleau. Reconnu comme étant le plus beau cuir du monde, ces peaux se distinguent par leur imperméabilité, leur odeur si particulière qui repousse les insectes, et cette couleur intense rouge marsala. Lors de leur traversé, l’équipage doit faire face à des vents violents et un terrible orage, qui les contraint à se réfugier à Plymouth avant le naufrage du navire. L’équipage sera sauvé mais la cargaison engloutit sous la mer. Il faudra attendre 200 ans avant que ce trésor soit découvert, par 30 mètres de fond, puis rachetés par le fondateur de la maison Longchamp, Jean Cassegrain, lors d’une vente aux enchères. C’est le début de l’histoire du sac Pliage car c’est le grain, si particulier, de ce cuir qui est reproduit pour fabriquer les poignées et les rabats du sac emblématique Longchamp.
Le sac Pliage est né de la volonté de Philippe Cassegrain, PDG de la marque et fils du fondateur, de voyager léger et de s’adapter à la vie trépidante des « working girls« . Après avoir parcouru le monde, il revient de Tokyo avec l’idée de s’inspirer de l’origami, l’art du pliage japonais, pour concevoir un nouveau modèle. Nous sommes en 1993, le sac Pliage est né! Seulement 4 gestes suffisent pour métamorphoser ce sac, taillé dans une toile de Nylon légère et garnie de cuir, en cabas. Le succès est immédiat.
Le Pliage : une pièce intemporel hommage à l’artisanat industriel français
Le Pliage s’est tout de suite imposé comme le sac à main du quotidien pour la parisienne mais également pour la lycéenne japonaise, la working-girl russe ou encore le touriste américain. Pourquoi ? Parce que le Pliage présente de nombreux avantages : il est léger comme une plume, ultrarésistant pour garder près de soi tous les indispensables du quotidien. Il se plie au format d’un livre de poche et sa confection en nylon permet même de le nettoyer à la machine à laver !
C’est à l’usine de Sergé, à une trentaine de kilomètres d’Angers dans le Maine-et-Loire, qu’est fabriqué le Pliage. Chaque geste est détaillé à la seconde dans les dossiers techniques. Toutes les matières premières, la toile en nylon de Taïwan, le cuir d’Afrique du Sud et les glissières japonaises passent par l’usine de Sergé avant d’être envoyées sur les différents sites de production de la maison Longchamp. Il faut compter 30 minutes pour la confection du Pliage avec son rabat en cuir frappé du cheval de course et sa toile polyamide coupée en trapèze. Une fois fabriqué, les sacs à main reviennent en France pour être contrôlés avant d’être répartis dans les boutiques du monde entier. C’est véritablement de l’artisanat industriel avec plus de 32 millions de sacs Pliage qui sont passés par l’usine de Sergé avant d’être commercialisés, depuis sa création.
Eloge d’une métamorphose
Sophie Delafontaine, fille de Philippe Cassegrain, est pour beaucoup dans le succès du Pliage. Dès 2004, elle a eu l’idée de créer des séries spéciales, des éditions limitées en faisant appel à des artistes internationaux, qui se servent de ce sac en nylon comme d’une toile vierge. L’artiste Tracy Emin a été la première à collaborer avec la marque, à l’occasion des 10 ans du Pliage. Elle a habillé l’un des modèles d’un tissu imprimé floral et d’une cocarde, comme un trophée. L’illustrateur Robert Wagt a transformé le Pliage en bande dessinée, en racontant les aventures d’une fashionista entre Paris et New-York.
Depuis 2006, le créateur américain Jeremy Scott signe deux imprimés par an pour le modèle voyage, directement inspirés de ses collections de prêt-à-porter. On retrouve ainsi son univers décalé, coloré et excentrique sur les modèles du Pliage : des imprimés téléphone, carte Gold, clavier, cartes postales, ou encore un imprimé Madballs, ces balles en caoutchouc aux visages jaunes visqueux très populaires dans les années 1980.
La peintre américano-britannique Sarah Morris est la dernière à avoir collaboré avec la marque, pour célébrer les 20 ans du sac Pliage. Elle s’était inspirée de l’une de ses collections de peinture, basée sur l’idée de mouvement et de perception, pour cette collection capsule limitée à 125 exemplaires seulement.
Toutes ces collaborations ont largement contribué à faire exploser les ventes de Longchamp, entre 2010 et 2012. Le Pliage représentant plus de 75% des ventes de la marque, soit environ 200 millions d’euros.
Depuis 2013, le Pliage continue sa métamorphose en mettant ses 20 ans d’expérience à la disposition des femmes en leur proposant de participer elle-même à l’élaboration de leur sac : le Pliage sur-mesure. Désormais, il est possible de personnaliser son Pliage en choisissant la couleur du sac et de la doublure, la longueur du poignet ou encore la bouclerie que l’on peut faire graver à son nom par marquage à chaud du cuir, broderie de la toile ou perforation. Le Pliage se décline ainsi à l’infini avec près de 1 800 combinaisons de coloris possibles.
Une montée en gamme, symbole de l’héritage Longchamp
Les femmes du monde entier se sont appropriées ce sac à main, renouvelé chaque saison par 12 nouveaux coloris. Le Pliage fait partie de ces pièces incontournables, que l’on se transmet de mère en fille. La dernière collection du Pliage, baptisée Héritage, prend ainsi tout son sens. Véritable hommage au savoir-faire maroquinier de Longchamp, sa fabrication nécessite plus de 4 heures de travail, rien que pour la teinte du cuir à la main, contre 30 minutes pour la version en nylon. Le Pliage Héritage est le premier modèle en cuir rigide, vendu à 890€, et traduit la volonté de monter en gamme de la marque. Il a été mis à l’honneur dans la première campagne publicitaire Longchamp, avec pour égérie la it-girl britannique Alexa Chung.
Plus de 20 ans après sa création, le succès du Pliage ne s’essouffle pas. Il renaît à chaque collection grâce à des collaborations artistiques, de nouvelles déclinaisons de couleurs ou d’imprimés. Le Pliage demeure le Best-Seller de la marque et perpétue l’héritage Longchamp. On a hâte de découvrir ses prochaines métamorphoses…
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