96 Heures
Synopsis
Kancel (Niels Arestrup), un grand truand paranoïaque en prison depuis 5 ans, profite d’une extraction pour kidnapper Carré (Gérard Lanvin), le patron de la Brigade de Répression du Banditisme (BRB) qui l’a mis au trou pour lui soutirer une seule information : savoir qui l’a balancé. Il a juste le temps d’une garde à vue, 96 heures, pour le faire parler.
Mon avis
Il y avait bien longtemps qu’un polar français ne nous avait pas tenu autant en haleine. Pas de courses-poursuites, de longues fusillades et autres scènes ultraviolentes, le réalisateur Frédéric Schoendoerffer, a préféré le huit-clos, pour son 5ème long-métrage. Ces «96 heures» de garde à vue « à l’envers » (qui durent d’ailleurs 96 minutes) laissent place à un duel psychologique, angoissant, intense du début à la fin entre un bandit aguerri et un grand flic malmené qui échangent leurs rôles. Frédéric Schoendoerffer signe une mise en scène efficace, sans temps mort, traduisant la tension, le suspense mais aussi l’émotion nécessaire à ce polar. Le film est porté par le duo de deux pointures du cinéma français : Gérard Lanvin et Niels Arestrup. Lanvin est excellent dans son rôle de flic utilisant son intelligence, la manipulation et sa connaissance parfaite de la personnalité des criminels tandis que Arestrup impressionne par la complexité de son jeu.
On regrette, cependant, les quelques invraisemblances et facilités du scénario qui laissent entrevoir le dénouement final. Le personnage de Sylvie Testud, la collègue flic qui mène l’enquête pour retrouver son patron, n’apporte rien au film et gène même l’ambiance de ce huit-clos haletant.
« 96 heures » de Frédéric Schoendoerffer, avec Gérard Lanvin, Niels Arestrup, Sylvie Testud, Anne Consigny, Laura Smet, 1h36
Night Moves
Synopsis
Night Moves raconte l’histoire de trois activistes écologiques américains qui se radicalisent et décident de «réveiller les gens» en faisant sauter un barrage hydroélectrique sur une ancienne rivière sauvage. Mais cette opération ne va pas se passer comme prévu et aura des conséquences qu’ils n’avaient pas soupçonnées.
Mon avis
Night Moves est un thriller «granola» comme l’appelle sa réalisatrice Kelly Reichardt. Elle questionne l’activisme radical pour son 5ème film, en montrant comment de jeunes «anti-héros» écolos, convaincus que tout est foutu, en viennent à commettre un acte terroriste irréparable. Il y a deux parties distinctes: une première, plus réussie, qui retrace la préparation méticuleuse de l’acte criminel où règnent le suspense et une tension dramatique puis une deuxième plus psychologique et maladroite, où les protagonistes sont hantés par la culpabilité et la paranoïa. Il y a finalement peu de dialogues dans ce film qui laisse place à de longues scènes silencieuses, où l’on est parfois gagné par l’ennui. Il faut imaginer le passé des trois personnages, dont les différentes motivations restent confuses pour le spectateur. Néanmoins, il faut saluer la performance des acteurs principaux et particulièrement celle de Jesse Eisenberg (The Social Network) qui laisse transparaître le mystère, l’angoisse et l’amerture de son personnage dans son regard.
La réalisatrice nous montre l’attachement profond qu’elle porte à l’Oregon avec de belles scènes nocturnes et de nombreux plans de cette sublime nature sauvage : les arbres, les sentiers au milieu des forêts, les lacs…
Récompensé par le Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville en 2013, on regrette la rapidité du dénouement de ce thriller dramatique qui laisse un sentiment d’inachevé à la fin de la projection.
Night Moves de Kelly Reichardt avec Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard, 1h47
Brick Mansions
Synopsis
Détroit, 2018. Les beaux quartiers de la ville se sont transformés en un dangereux ghetto où règne le crime organisé, appelé Brick Mansions. La police a donc bâti un mur afin de délimiter cette zone et protéger le reste de la ville. Le policier/expert en arts martiaux Damien Collier (Paul Walker) est chargé d’infiltrer Brick Mansions afin de neutraliser une arme de destruction massive détenue par le gang de Tremaine (RZA) et qui menace la ville de Détroit. Il va devoir faire équipe avec un partenaire improbable, Lino (David Belle), un habitant qui lutte contre la corruption de son quartier et qui doit surtout régler une affaire personnelle avec Tremaine.
Mon avis
Brick Mansions est l’adaptation américaine de Banlieue 13, réalisé par Pierre Morel et produit par Luc Besson via EuropaCorp. Pour la version US, Luc Besson a choisi le jeune Camille Delamarre, qui signe son premier film en tant que réalisateur. Bien que l’on retrouve la même histoire, des scènes similaires et même David Belle qui incarne une nouvelle fois le personnage de Leïto (Lino dans la version US), cette adaptation donne un véritable coup de jeune au premier film.
Tous les ingrédients du blockbuster sont réunis : un générique magistral qui nous permet de visiter le quartier de Brick Mansions par une caméra virtuelle, des cascades incroyables, des courses-poursuites à gogo, de la baston, du suspense, des cliffhangers et une pointe d’humour. Camille Delamarre réussit une mise en scène enthousiaste et énergique portée par la belle complicité de son trio d’acteurs (Walker/Belle/RZA). Le réalisateur a également su apporter plus de profondeur aux personnages que dans Banlieue 13. On pourrait d’ailleurs en évoquer un 4ème : le Parkour. Il s’agit d’une discipline sportive extrême, inventée dans les années 90, qui consiste à franchir des obstacles dans un milieu urbain à travers des sauts, de l’escalade et de la course. Celle-ci occupe un rôle majeur dans le film d’autant plus que David Belle est le créateur de cette discipline, qu’il compte bien développer aux Etats-Unis.
Impossible de ne pas revenir sur la présence de Paul Walker, disparu tragiquement dans un accident de voiture en novembre dernier, dans le rôle principal du film. On est troublé par sa présence fantomatique à l’écran, dès les premières minutes du film, quand son personnage rend visite à son grand-père qui lui demande de lever le pied de la pédale de vitesse pour ne pas disparaître prématurément…Il y a de grandes similitudes entre son personnage et celui de Brian O’Connor qu’il incarnait dans la franchise Fast & Furious. La sincérité de sa performance d’acteur donne l’illusion qu’il n’avait pas besoin de jouer, comme s’il ne faisait qu’un avec les personnages de Damien et Brian. Lors de l’avant première du film, le réalisateur Camille Delamarre a rendu un bel hommage à l’acteur mais aussi à l’homme qu’il était et l’ami «qui lui manque beaucoup». Une vidéo de 8min dédiée à Paul Walker a d’ailleurs été projetée avant le film. On y voit le comédien pendant le tournage de Brick Mansions évoquant son rôle mais également sa complicité avec l’ensemble de l’équipe franco-américaine du film.
Les amateurs de films d’action et fans de Fast & Furious apprécieront de retrouver, pour la dernière fois, leur acteur fétiche à l’écran mais également d’en prendre plein les yeux à chaque seconde. Un premier film très prometteur pour Delamarre qui planche actuellement sur le scénario du Transporteur 4.
« Brick Mansions » réalisé par Camille Delamarre avec Paul Walker, David Belle et RZA, 1h40 min
Une rencontre
Synopsis
Elsa (Sophie Marceau), célibataire et écrivain, rencontre Pierre (François Cluzet), avocat et heureux en mariage depuis 15 ans, lors de la soirée de clôture du salon du livre de Rennes. Quelques minutes suffisent pour que l’intérêt de l’un et l’autre soit éveillé, mais évidemment la situation est compliquée. Ils décident donc de laisser faire le hasard (ou pas) entre eux.
Mon avis
Après LOL et Comme t’y est belle, Lisa Azuelos revient avec ce film où comme toujours, tout sonne juste. La réalisatrice capte le désir mutuel des deux protagonistes à travers des images en contre-jours, des frôlements, des gros plans sur les bouches, des scènes pleines de sensualité. On apprécie de suivre les personnages entre fantasme et réalité, passé, présent et futur.
Lisa Azuelos offre son premier rôle romantique à François Cluzet, qui apporte intelligence et finesse à son personnage et ne tombe jamais dans le cliché. Sophie Marceau, plus belle que jamais, forme avec Cluzet un duo très crédible, presque évident. Encore une fois, la réalisatrice sublime ses acteurs et nous permet de passer un bon moment entre copines.
« Une rencontre », de Lisa Azuelos avec Sophie Marceau, François Cluzet, Lisa Azuelos, 1h21
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