Synopsis
Mademoiselle C retrace le parcours de Carine Roitfeld, de son départ de Vogue jusqu’au lancement de son magazine, « CR Fashion Book ». Elle s’est lancée ce défi après avoir été la Rédactrice en Chef de Vogue France pendant 10 ans. Un moment charnière dans sa carrière mais également dans sa vie privée, car elle s’apprête à devenir grand-mère pour la première fois.
Le réalisateur Fabien Constant nous permet d’assister aux shootings, aux comités de réaction de son nouveau magazine, aux défilés, aux rencontres avec ses fans qui lui promettent « You’re gonna boom ! », aux difficultés qu’elle a rencontré avec Condé Nast qui met la pression sur les photographes pour qu’ils ne contribuent pas à son nouveau magazine, aux nombreux témoignages d’amitiés (Karl Lagerfeld, Tom Ford, Stephen Gan, Bruce Weber…) mais aussi d’amour de la part de son compagnon et de ses enfants.
The « Irreverent » Carine
Carine Roitfeld constitue l’une des figures incontournables de la mode, en France comme à l’étranger. Mannequin, muse de Tom Ford, assistante de Mario Testino, styliste, journaliste au ELLE, rédactrice en chef Vogue France, entrepreneur…. Mademoiselle C ne s’arrête jamais ! Elle est d’ailleurs à l’origine du mouvement «Porno-chic » qui a connu un grand succès dans les années 2000, avec le créateur Tom Ford et le photographe Mario Testino. Carine Roitfeld a également marqué l’édition française du Vogue par son talent et son audace.
Il est donc surprenant que Mademoiselle C soit le premier documentaire qui lui soit consacré.
Mon avis
Impossible de parler de Mademoiselle C sans évoquer The September Issue (2009), le portrait sur Anna Wintour, Rédactrice en Chef de Vogue US, réalisé par R.J. Cutler. Alors que ce documentaire se contentait de nuancer le portrait peu élogieux d’Anna Wintour dans Le Diable s’habille en Prada, Mademoiselle C permet d’observer et de découvrir, sous une facette que l’on connaît peu, le monde de la mode.
Le réalisateur Fabien Constant nous transmet, sous son regard bienveillant, toute son admiration pour la reine Carine. Ce documentaire est sincère, attendrissant et même drôle parfois. Certaines séquences resteront dans les annales : Karl Lagerfeld, pas très à l’aise, qui pousse la poussette de la petite fille de Carine et lui murmure une chanson ou encore le sens de la perfection obsessionnelle de Tom Ford qui déplace, sans cesse et de quelques millimètres, les jambes des mannequins lors d’un shooting.
On nous présente également une femme gentille « qui dit bonjour de la même manière à son voiturier ou à Anna Wintour », touchante qui confie «avoir peur qu’on en ai marre de moi » et accessible bien qu’elle déclare « ne pas s’intéresser à la girl next door ».
Néanmoins, je regrette que ce documentaire ne retrace qu’une infime partie de la carrière passionnante de Carine Roitfeld. Plutôt que d’accumuler les courts témoignages d’Alber Elbaz ou Donatella Versace vantant les mérites de Carine Roitfeld ou encore les échanges futiles avec Kanye West, on aurait aimé découvrir comment elle a réussi à propulser au sommet l’édition française du Vogue, qu’elle revienne sur les conditions de son départ du célèbre magazine. Carine Roitfeld fait partie de ces personnes que l’on adore aimer ou, au contraire, que l’on adore détester. Elle ne laisse pas indifférent et son audace a souvent dérangé dans le milieu. Il aurait donc fallu expliquer le côté avant-gardiste du style « Porno-chic » dont Carine Roitfeld est l’instigatrice, son rôle essentiel dans la mode depuis plus de 10 ans et porter une analyse critique de son travail depuis les années 90.
J’espère que ce documentaire n’est que le premier d’une longue série consacrée à l’icône française de la mode.
Depuis la parution du premier numéro du « CR Fashion Book » en Septembre 2012, Carine Roitfeld a créé une collection capsule de maquillage en collaboration avec MAC et elle est devenue, il y a quelques mois, la Directrice Mode Internationale du Harper’s Bazaar. Elle sera en charge d’une série de 16 pages diffusées dans les 26 éditions du magazine, ce qui représente une audience de près de 11 millions de personnes. Un nouveau documentaire en perspective ?
Mademoiselle C de Fabien Constant – en salle depuis le 16 Octobre 2013
Johanna a écrit
Bien que je rejoigne cet avis sur Mademoiselle C, j’ajouterais que le documentaire a le mérite de nous ouvrir les yeux sur un monde nouveau, un peu inaccessible, avec d’autres valeurs et d’autres codes. C’était une facette plutôt intéressante du film, même si je dois avouer que certains passages m’ont du coup mise un peu mal à l’aise, tant tout cela semble éloigné de mon quotidien.