D’une vie à l’autre
Synopsis
Katrine (Juliane Köhler) est le fruit d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant le Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle réussit à s’échapper de la RDA pour rejoindre sa mère en Norvège. Elle y construit sa vie, devient épouse, mère et grand-mère comblée. Mais quand un avocat lui demande de témoigner contre l’Etat norvégien au nom de des «enfants de la honte», elle refuse. Sa réaction va attirer les soupçons du jeune avocat chargé de l’affaire.
Mon avis
«D’une vie à l’autre» est adapté du livre éponyme de Hannelore Hippe, qui a également collaboré au scénario. Cette œuvre traite d’un chapitre méconnu de l’histoire de l’Allemagne au 20ème siècle : les pratiques de la Stasi qui surveillait les Lebensborn, «enfants du Reich» issus d’amour entre soldats nazis et femmes norvégiennes, pour les recruter comme espions et les charger d’infiltrer les familles norvégiennes. La majorité des familles n’ont jamais pu être recomposées, même après la chute du Mur de Berlin. Ce sujet, traité pour la première fois au cinéma, est traité sous des angles différents, ce qui en fait une œuvre passionnante. Le réalisateur Georg Maas signe ainsi un film d’espionnage qui mêle enquête historique et drame psychologique. Il a d’ailleurs rencontré de nombreuses victimes pour façonner une psychologie des personnages crédible et authentique. L’histoire avance à travers les différentes époques où se déroule le drame ce qui permet de nourrir le suspens tout au long du film. «D’une vie à l’autre» avait été choisi pour représenter l’Allemagne comme Meilleur film en langue étrangère à la dernière cérémonie des Oscars.
«D’une vie à l’autre» de Georg Maas, avec Juliane Köhmer, Liv Ullman, Sven Nordin, 1h37
La voie de l’ennemi
Synopsis
Après avoir purgé une peine de prison de 18 ans pour meurtre, William Garnett (Forest Whitaker) aspire à une vie simple et honnête. Il tente de se réinsérer à l’aide de son agent de probation, Emily Smith (Brenda Blethyn), mais la tache s’annonce difficile avec son ancien camarade du crime qui souhaite le faire replonger et le Sherif Bill Agati (Harvey Keitel) qui compte bien lui faire payer la mort de son adjoint.
Mon avis
Rachid Bouchareb s’offre un casting prestigieux pour cette adaptation libre version US de «Deux hommes dans la ville» de José Giovani, un plaidoyer contre la peine de mort porté par le duo Gabin-Delon. «La voie de l’ennemi» est un polar-philosophique avec un rythme contemplatif et fluide, sublimé par les décors bruts et désertiques du Nouveau-Mexique. Néanmoins, on reste sur sa faim quant au choix de la fin, prévisible, du film. L’agent de probation Emily Smith, interprétée par Brenda Blethyn, apparaît comme la véritable héroïne du film. On aimerait presque la réalisation d’un «spin-off» lui étant entièrement consacré.
« La voie de l’ennemi », de Rachid Bouchareb avec Forest Whitaker, Harvey Keitel, Brenda Blethyn, 1h58
De Guerre Lasse
Synopsis
Fils d’un ancien caïd, Alex (Jalil Lespert) est un légionnaire qui déserte et revient à Marseille, qu’il a fui 4 ans auparavant, pour échapper à un règlement de comptes avec la mafia corse. Il espère retrouver Katia (Sabrina Ouazani), son amour de jeunesse. Mais les rapports de force ont changé : son père s’est retiré des affaires, laissant la ville aux mains des Corses et des gangs des quartiers Nord. Mais le retour d’Alex va bouleverser l’équilibre familial et mettre sa famille en danger.
Mon avis
Ce film, mi-polar mi- tragédie familiale, est une belle surprise. L’histoire, la mise en scène et la gestion de la violence sont bien menées. Au-delà de l’intrigue policière, le réalisateur Olivier Panchot fait un parallèle métaphorique des relations complexes entre la France et l’Algérie et montre également la dimension cosmopolite de la ville de Marseille. Mis à par le jeu inexpressif de Hiam Abbass, les acteurs jouent avec intensité, ce qui permet d’être pris d’empathie pour les différents protagonistes. Jalil Lespert, malgré la dureté et la violence de son personnage, réussit à lui apporter une grande émotion.
«De guerre lasse» de Oliver Panchot avec Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Hiam Abbass, 1 h 34
Arthur Newman
Synopsis
Wallace Avery (Colin Firth), divorcé, prend une décision radicale : mettre en scène sa mort, se créer une nouvelle identité, Arthur Newman, et refaire sa vie à Terre Haute (Indiana) où il espère pouvoir devenir golfeur professionnel. Ses plans vont être bouleversés après sa rencontre avec Michaela Fitzgerald (Emily Blunt).
Mon avis
Ce road-movie, plein de promesses, manque cruellement d’inspiration. On devait se passionner pour les aventures du duo romantique de deux acteurs incroyables Blunt & Firth, on est surtout gagné par l’ennui après la 15ème minute du film. On tombe dans les facilités du mélodrame avec des personnages sans panache ni profondeur et une succession de scènes sans-queue-ni-tête. On aurait aimé que le film porte à l’écran les raisons qui ont conduit le personnage interprété par Colin Firth à faire un tel choix.
«Arthur Newman» de Dante Ariola avec Colin Firth, Emily Blunt, Anne Heche, 1h40 min
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