Depuis 2012, Rolex encourage la transmission artistique par la philanthropie et l’éducation à travers un programme de mentorat artistique international, baptisé « Rolex Mentors & Protégés ». Pendant une année, de grands artistes couvrant tous les champs de l’art– « les mentors » – transmettent leur savoir à de jeunes talents – « les protégés » – autour d’une collaboration créative.
Lors d’une soirée afterwork organisée par Rolex, j’ai eu la chance de rencontrer deux anciennes protégées, la chanteuse égyptienne Dina El Wedidi dont le mentor était le musicien brésilien Gilberto Gil en 2012-2013 ainsi que la metteur en scène Selina Cartmell qui a passé l’année 2006-2007 aux côtés de la grande metteur en scène Julie Taymor (La Flûte Enchantée, Le Roi Lion).
Un programme ambitieux au service de la transmission de l’excellence artistique
Au-delà des multiples innovations de technique horlogère qui font sa renommée à l’internationale, la maison Rolex s’est donnée pour mission d’encourager l’excellence, la qualité et le savoir-faire à travers plusieurs initiatives éducatives et philanthropiques tels que le programme « Rolex Mentors & Protégés ».
Tous les deux ans, Rolex constitue un Conseil d’éminents artistes internationaux chargé de proposer des mentors éventuels pour chacune des disciplines suivantes : architecture, art dramatique, arts visuels, cinéma, danse, littérature et musique. Chaque mentor définit, ensuite, le profil idéal du futur protégé en accord avec Rolex. Pour chacune des sept disciplines, un Comité de Sélection, constitué de professionnels du monde des arts, propose des protégés potentiels, sans frontières géographiques, pouvant se porter candidat avant de sélectionner trois ou quatre finalistes. Puis, Rolex organise une rencontre entre les finalistes et le mentor, qui choisit le protégé. Par la suite, le duo décide des modalités du mentoring et des échanges, bien que ceux-ci doivent se dérouler sur au moins 6 semaines. Chaque protégé reçoit une allocation d’environ 24 000€ pendant l’année de mentorat (frais de déplacements et autres dépenses majeures) ainsi que la même somme à l’issue de l’année pour la création d’une nouvelle œuvre inédite, d’une publication, d’un spectacle ou d’un événement publique. Les mentors, quant à eux, reçoivent chacun 70 000€ d’honoraires.
Le temps, créateur de valeur pour les duos
Au-delà de la dimension philanthropique de ce projet, Rolex a choisi un fil conducteur en relation directe avec le cœur de son métier : le temps.
L’artisan apprend à maîtriser son art avec le temps, la maturité et la perfection demandent du temps, la création d’une pièce horlogère nécessite du temps et les montres Rolex sont reconnues mondialement pour leur performance et leur fiabilité qui s’inscrivent dans le temps. De la même manière, la marque entend offrir à de jeunes artistes prometteurs du temps pour apprendre, créer et mûrir leur art. Au-delà de la transmission d’un savoir-faire, Rolex cherche des mentors qui ne seront pas seulement un maître ou un modèle mais plutôt quelqu’un qui inspire son protégé, qui va transmettre son « savoir-être » pour mieux les aider à réaliser leurs rêves.
Bien loin de l’image bling-bling que certains lui donnent, ce programme illustre les valeurs prônées par Rolex telles que la discrétion, la recherche de l’innovation, un esprit visionnaire, la perfection et la transmission. D’ailleurs, il n’existe pas de département marketing chez Rolex ! La société est « la propriété exclusive de la Fondation Wilsdorf, du nom de son fondateur Hans Wilsdorf, ce qui signifie que ni les actions, ni la société elle-même ne peuvent être vendues », indique France Kamm, Responsable des Relations extérieures de Rolex.
Une véritable passerelle intérgénérationnelle et multiculturelle
Depuis plus de dix ans, près de 43 «duos mentors/protégés » ont participé à ce projet tandis que plus de 300 artistes du monde entier se sont chargés de proposer des mentors et d’identifier les futurs protégés. Parmi ces duos, on compte :
– David Hockney, mentor de Matthias Weischer (Arts visuels 2004- 2005) : le jeune artiste allemand a suivi son mentor à la découverte d’expositions partout dans le monde et s’est nourri de ses échanges autour de l’art avec lui. Depuis, il a développé un éventail de nouveaux styles créatifs.
– Martin Scorsese, mentor de Celina Murga (Cinéma 2008-2009) : la protégée argentine a passé 2 mois sur le tournage de Shutter Island, a assisté au montage du film mais a également pu profiter des conseils du réalisateur sur le script qu’elle écrivait. A l’issue de l’année de collaboration, Martin Scorsese est devenu le producteur exécutif de son long métrage La Tercera Orilla.
– Trisha Brown, mentor de Lee Serle (Danse 2010-2011) : le jeune danseur australien a rejoint la compagnie de son mentor à New-York et à créé une chorégraphie sous sa supervision.
– Kazuyo Sejima, mentor de Yang Zhao (Architecture 2012-2013) : au cours de son année de mentorat, Yang a conçu « une maison pour tous », lieu de rassemblement communautaire faisant partie du projet de reconstruction porté par son mentor, suite au tsunami qui a dévasté le Japon en 2011.
Au cours de l’afterwork, la chanteuse-compositrice égyptienne Dina El Wedidi, dont le mentor était le musicien brésilien Gilberto Gil en 2012-2013, a expliqué que le programme lui avait offert l’opportunité de voyager avec son mentor, de monter sur scène et d’enregistrer une chanson de son album avec lui. De leurs échanges, riches et étonnants, elle a appris « à voir plus grand » mais également à « gagner confiance en soi et en l’avenir».
Selina Cartnell, protégée de Julie Taymor en 2006-2007, quant à elle, a nouée une relation amicale avec son mentor : « Au fil du temps, Julie est devenue une amie, elle reste mon mentor et sa vision audacieuse continue de m’inspirer ». De son année de collaboration, elle retient que pour être une artiste, il faut savoir « se dépasser, se bousculer, affronter les défis, sortir de sa zone de confort, ne pas avoir peur et définir sa propre voie».
La surprise du « Reverse Mentoring » pour les mentors
Au cours de la soirée, Rebecca Irvin nous confiait : « Au début du programme, on pensait que ce serait une transmission de haut en bas vers la jeune génération. Et très vite on s’est rendu compte que c’est bien plus un échange entre des artistes de différentes générations mais aussi de cultures ». C’est l’effet « Reverse Mentoring » pour les mentors, qui vivent également une aventure humaine très riche auprès de leur protégé. Le mentor David Hockney analyse également qu’un « bon enseignant apprend de ses élèves » au terme de son année de collaboration avec son protégé.
Ces exemples illustrent la proximité et le lien unique qui se nouent pendant cette année d’échange, de conseils, de partage, de rencontres, de voyages…et qui perdurent au-delà du programme. Ce projet permet de « perpétuer le patrimoine artistique au-delà des générations, des continents et des cultures », selon Rebecca Irvin.
Un grand cru 2014-2015 en perspective
La promotion 2014-2015 nous promet des collaborations exceptionnelles…Elle compte, parmi ses mentors, le réalisateur-producteur mexicain Alejandro González Iñárritu qui a reçu quatre oscars pour son film Birdman en 2015, l’artiste d’art contemporain Olafur Eliasson qui vient de clôturer son exposition à la Fondation Vuitton ou encore Michael Ondaatje qui est l’auteur de Le Patient Anglais. Les protégés, quant à eux, viennent du Paraguay, du Portugal, du Mexique, de Bulgarie, de la République Démocratique du Congo, des États-Unis et d’Israël, ce qui va permettre au Programme d’étendre encore son rayonnement international.
Pour en découvrir davantage:
http://www.rolexmentorprotege.com/
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